Archive for the ‘poésie’ Category

Souvenirs d’été.

dimanche, septembre 1st, 2013

Coucou, me voilà de retour.

Cet été, je me suis roulée dans le bleu, le bleu de la mer et le bleu du ciel et puis j’ai voyagé dans la bibliothèque de ma ville. Un livre m’a tendu la main :

-Jardins perdus- de l’écrivain Bernard Manciet un auteur gascon.

Sa manière d’écrire très poétique et lyrique m’a enthousiasmée et ses jardins perdus ne sont pas tout à fait perdus. Il parle d’une époque passée au travers de petits tableautins qui sentent bon le Sud Ouest et c’est comme si on y était…

La petite histoire que j’ai choisi de reporter ici s’intitule : Le jardin

Le jardin

Ma grand-mère était un jardin. Bien avant l’aube, elle glissait comme un lézard d’un arbre à l’autre, disparaissait entre les feuilles des artichauts, ramassait les fraises des quatre saisons dans son tablier, ou  les poires gonflées de fraîcheur, redressait les pieds de tomate, se noyait dans l’odeur âpre des feuilles de chrysanthème, et dans la légère brume qui débordait de notre ruisseau. Elle se risquait même à troubler les clartés immobiles du jardin, quand la crue parfois, l’avait recouvert jusqu’à deux pas à la maison, et quand les choux et les pivoines s’élargissaient dans leurs reflets.

Elle avait un faible pour les rosiers quels qu’ils fussent : les hauts, les souffreteux, et ce rosier de sa fenêtre qui fleurissait encore après Noël, et l’autre aussi, le violet qui se souvenait du temps d’avant les roses roses. Cela avait été un malheur aussi grand que la Révolution quand M. Pallu, l’agent voyer, nous fit détruire, par pure haine, le rosier dodu et large comme un arbre qui se répandait au-dessus de notre porte, au bord du chemin.

Le monde d’avant la clarté du jour, je le devinais aux présents que m’apportait ma grand-mère quand je me réveillait : le premier raisin noir, une tige de digitale ou de mauve, un oiseau tombé du nid que je devais réchauffer, une plume fugace. Un matin d’hiver elle m’apporta, en riant, une aiguille de glace qu’elle avait cueillie au bord du puits.

Le jardin grouillait de toutes une troupe de rats- ils traversaient la rivière, farfouillaient à qui mieux mieux dans les treilles sucrées ; d’escargots que nous cherchions la nuit à la bougie, de courtilières qui s’échappaient quand nous déterrions des pommes de terre, et des papillons figés de froid.

Des bohémiens affamés s’étaient enfermés une nuit dans le poulailler dont le loquet parfois retombe seul. Tout n’était que vie, tout avait odeur du vivant dans le jardin du monde, ce monde où je ne me lasse pas de me promener après le lever du soleil.

Ma grand-mère, c’est sur, connaissait par coeur la Passion selon saint Jean, et aussi une traduction en vers de l’épisode où Hector dit adieu à Andromaque. Mais, je le jure, elle ne savait rien de Shakespeare ni de ce Hamlet qu’elle aurait qualifié de grand nigaud. Et je sais aussi qu’elle n’avait pas rêvé, qu’elle avait vraiment vu dans les rames des petits pois et des haricots plats, au plus fort de la lumière, lui apparaître ceux qu’elle appelait les morts.

« Ils sont restés, me dit-elle en secret, un grand moment debout devant moi. Ils voulaient m’expliquer quelque chose, je les reconnaissais, mais je n’ai jamais pu comprendre ce qu’ils voulaient. »

« Peut-être des messes ? »

Elle ne me répondit pas. Peut-être, tout bonnement, se promener avec elle au jardin.

le jardin de ma grand mère

Suite de l’événement des flammes de joie autour du vieux port.

jeudi, mai 16th, 2013

091Parfum de lavande, des flammes dansaient, volaient et nageaient dans les airs et dans les eaux du vieux port…. Au loin Notre dame de la Garde viellait.

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Baptême du feu sous les arceaux…

Dans les bâtiments sortis des cendres après la guerre de 40 , les habitants applaudissaient. Rien ne s’est perdu tout s’est transformé.

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Et la vie a continué…152 en pluie d’or et de diamants…103

 

121L’étrange bête mécanique en flammes s’est mise a agiter ses bras… impressionnant spectacle.

Une musique hypnotique et poétique nous berçait tout comme les vagues sur la mer.

Ce fut un spectacle magnifique et réussi.

 

Le jour où je ne serai plus…

lundi, avril 22nd, 2013

C’était le 19 avril l’anniversaire de l’accident de la route qui m’a brisée .  Je ne fête pas ce genre d’anniversaire mais comment ne pas se souvenir de ce jour là quand on en porte encore les stigmates. Après le crash, La Parque qui tient le fil de la vie m’a dit :

-Ce n’est pas pour aujourd’hui,vous avez raté l’examen.

– Ah ! Je dois repasser à l’oral ?

-Non non, vous devez repasser l’oral et même l’écrit.

Oh! Ce jour là, j’avais raté mon examen…

C’est pour cela que je travaille  mon oral et mon écrit sans répit  et que je suis toujours en vie.

J’ai encore des centaines et des centaines de poèmes et d’histoires à écrire à recopier à publier…Et aussi des peintures des dessins des photos à faire à non!

Je n’ai pas encore fini, le jour où j’aurais fini ce sera fini.

Au moment de l’accident je n’avais pas du tout réfléchi de l’endroit où j’aimerais  reposer une fois où je ne serai plus. Réfléchit-on à cela quand on est jeune et en pleine santé ? Et vous y avez vous réfléchi ?

Aujourd’hui si je meurs en terra incognita, s’il vous plait, ne me ramenez pas là où j’ai grandi. C’est un endroit que j’aime beaucoup l’air y est doux et parfumée, un pays de champs fleuris, de forêts et de rivières.

sud ouest au mois de juillet 008

Mais, je suis une enfant de l’univers . Si je meurs en terra  incognita ne me ramenez pas là où j’ai grandi.

La nature sera mon berceau.

Chaque endroit sera mon endroit et l’endroit où je me trouverai sera mon

endroit.

lastminute 520 - Copie

Un petit cimetière tranquille qui fleurent bon la campagne (sans cyprès) j’y suis allergique) fera l’affaire.

Sur ma tombe dressez y un joli jardin (un jardin de poèmes) où chacun pourra y semer des graines, qui donneront des fleurs et qui à leur tour donneront des graines, qui donneront des fleurs, qui fleuriront de ci de là, et qui

produiront des graines…… à l’infini… mandala fleur, mandala graine… et ce sera un éternel recommencement….

Prenez soin d’arracher  les mauvaises herbes, Toutes les mauvaises herbes  .

Plantez aussi un pied de lilas au parfum et à la couleur si délicate ou un arbrisseau à fleurs afin que les oiseaux s’en servent de balancelle et y viennent faire leur nid.

Je n’ai pas encore écrit le poème que j’aimerais laisser au monde  des vivants pour l’éternité, en attendant celui d’ Anna de Noailles me plait tant ….!….

J’écris pour que le jour où je ne serai plus
On sache comme l’air et le désir m’ont plu,
Et que mon livre porte à la foule future
Comme j’aimais la vie et l’heureuse nature

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(L’ombre des jours)

cité par Angela Bargenda
« La poésie d’Anna de Noailles », page 72

lilas en fleurs 001

Pensez y à ce jour là, car  il viendra, comme il viendra pour tous…
Et après y avoir pensé vivez l’instant présent avec intensité.
B Gladys Marobin ou Verslecentre
PS: La chapelle de notre dame de Lapeyrouse est classée  monument historique.

 

 

Dans les rues de la ville

vendredi, avril 19th, 2013

Dans les rues de la ville il y a mon amour.

Peu importe où il va dans le temps divisé.

Il n’est plus mon amour, chacun peu lui parler.

Il ne se souvient plus; qui au juste  l’aima ?

et l’éclaire de loin pour qu’il ne tombe pas ?

René Char

Valence-et-célèbre-kiosque-à-musique-012

A l’ombre d’une grande pâquerette…

jeudi, avril 11th, 2013

Voir l’article et les commentaires du 20 juin 2011fleur de Pâquerette 012

Qu’il vive !

dimanche, avril 7th, 2013

Cercle poétique de la Sainte Victoire 020Il s’en est allé à petit pas. C’était son poème préféré.

Dans le paradis des poètes , il vit c’est sur…

Le cimetière des Alyscamps (champs Elysées en provençal)

samedi, mars 30th, 2013

Les AlyscampsJ’ai visité les Alycamps en plein hiver, le calme qui y régnait était impressionnant et la lumière extraordinaire.

J’ai pensé aux peintures de Gauguin et de Van Gogh et  à ce poème de Pablo Néruda :

Ode à la lumière enchantée¨*

La lumière sous les arbres

la lumière en haut du ciel

la lumière

verte

entrée aux branches

s120px-Van_gogh_alyscamps_otherur la feuille

et qui tombe comme un frais

sable blanc

Dans la transparence

Une cigale fait monter

sa musique de scierie

….

 

 

Le printemps est de retour…

samedi, mars 23rd, 2013

La beauté est revenue*

Poudroiement d’or

Frissons de soleil

Azur irisé d’arcs-en-ciel

-S’étirant-

Petites mains

-Tissant-

Pompons blancs

Pompons roses

…………….

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Rouge gorge

Rossignol

-Sautillants-

Tendres pépiements

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Chants d’amour

de  branches en branches

La nature s’éveillefleurs d'amandiers 2013 047

Émerveillement

!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Le printemps est revenu.

Les mille et uns soleils du mimosa.

mercredi, février 27th, 2013

mimosa de février 012Voir l’article du 9 février 2009.

Cette année, il a fait froid tard et la neige était encore là la semaine dernière aussi à mon grand regret, je n’ai pas pu admirer la floraison des mimosas. Cette photo date de février 2009.

En souvenir des autres floraisons, un joli poème du poète Desnos tout simple mais bien beau…

Sur la route de Saint-Tropez,

Mimosa Monsieur, mimosa Madame

Sur la route de Saint-Tropez,

De Saint-Tropez à la Ciotat,

Cueillez le mimosa,

Cueillez le pour l’offrir aux dames.

Robert Desnos recueil (chantefleurs)

 

De l’Art Contemporain ….

samedi, février 23rd, 2013

Verslecentre

Je me souviens, enfant, je dessinais et je peignais mais, dans ma famille de base, ce n’était pas du tout bien accueilli.

L’art, cela ne servait à rien et ne valait  rien, pire aimer peindre et dessiner ce n’était pas un plus, mais un moins, non, ce n’était pas bien et par extension, je n’étais pas bien.

Je n’étais pas conforme et de ce fait dévalorisée.

Donc l’idée de faire une carrière artistique était difficilement envisageable.

Après avoir passé un bac sciences expérimentales je suis partie, j’ai largué les amarres. Je suis  allée vivre à Londres et j’ai vu le monde sous un angle différent.

Par chance, pendant un an, j’ai vécu dans une famille qui aimait les Arts.

Ma logeuse était une ex- ballerine du royal opéra . C’était une femme charmante, cultivée qui m’a fait connaître, pour mon plus grand bonheur, les endroits qu’elle fréquentait .

J’ai découvert admirative  Nicolas Schöffer  et ses interventions lumineuses sur la ville.   Il avait déjà tout un questionnement sur  l’art relié à notre époque ?L’avant garde présentait déjà des installations.

Je fréquentais assidûment tous les musées.

Plus tard quand je suis revenue en France, petit à petit, l’idée de faire des études d’Arts a germé.

J’ai passé un premier concours pour intégrer l’Ecole des Beaux Arts de Montpellier. Je l’ai réussi. Après un an d’étude j’ai tenté le concours d’entrée à l’école des Beaux Arts de Paris que j’ai réussi.

Tout en continuant le cursus des Beaux Arts ma curiosité m’a poussée à suivre des cours d’Arts Plastiques à la Sorbonne.

Quand je suivais les cours d’Arts Plastiques, il était préférable de ne pas dire que je suivais parallèlement les cours des Beaux Arts et vice versa.

En Arts Plastiques, il n’était pas nécessaire de savoir bien dessiner mais il était nécessaire de philosopher. Les mots, les concepts étaient primordiaux.

Aux Beaux Arts, j’ai expérimenté  toutes les techniques de la peinture pour dégager mon propre style, cela me plaisait formidablement .

J’ai également étudié son histoire et quoi faire avec  ….

En ce qui me concerne j’ai appris beaucoup des deux enseignements et je n’en renie aucun. J’ai toujours été quelqu’un d’atypique . Il est difficile de me classer et de me mettre dans une petite case.

La vie de bohème étant ce qu’elle était, j’ai commencé a enseigner …

On m’appelait alors Mademoiselle La Professeur de dessin.

Très vite le monde artistique a évolué  on m’a  donné du Madame La Professeur d’Arts Plastiques.

Le terme d’Arts Plastiques parfois Nommés « Arts visuels » dans certains départements de France viendrait de la  traduction d’un texte du philosophe Kant. Il englobe  toutes les activités esthétiques ou poétiques au travers de productions diverses, qu’elles soient à plat ou bien en volume.

L’Art contemporain était sorti du cadre étroit de la feuille de dessin ou bien de la toile. A lui, toutes les conquêtes, tous les supports,  tous les espaces et toutes les explorations possibles. Il ne s’agissait pas de faire du beau, du bien, de l’émotion, mais , de la réflexion et de  l’expérimentation …

Sa devise : –  Pas de limite –

C’était  devenu de l’Art expérimental, pour le meilleur et pour le pire (le pire pour ma part, cela a toujours été de faire du trash, du toc , de la  provocation , de  nuire à autrui d’une manière ou d’une autre  en ne le respectant pas).

Je ne parlerais que du meilleur car, le pire, tout le monde sait le reconnaître et  le condamner  .

Le meilleur laisse à l’artiste une possibilité infinie d’expression.

Il est  en quelque sorte un « éveilleur » un magicien qui donne à voir et à réfléchir.

Il fait jaillir des questionnements….

Il doit mettre des mots sur sa démarche pour lui, mais aussi pour être lisible par le plus grand  public possible.

Ce qui fait la qualité d’un artiste, ce n’est pas sa valeur marchande basée sur quoi au juste ?  mais, la continuité dans sa recherche personnelle.

Ce qui m’a toujours paru indécent, c’est de voir la côte d’un artiste grimper après sa mort surtout quand, de sa vie, il n’a rien vendu.

Je pense à  Van goth et à sa pauvre vie.

Dans sa petite tombe d’Auvers sur Oise, il doit se retourner et il y en a d’autres .

Ma démarche personnelle est contenue dans le titre du site *verslecentre*Je suis sur le chemin. Je signe souvent avec ce dénominatif.

Je n’avance pas toujours à la même allure, parfois, je fais des pauses, parfois je fais un pas de côté mais, l’instant d’après je me ressaisis et je continue ma route.

Au travers de mes créations (peintures, écritures, photographies) je suis à la recherche, de la beauté, de l’essentiel,en me servant de la concentration et de la méditation.

Tout a une signification. Quand j’écris de la poésie, un mot évoque une image, une forme, une couleur, une saveur peut être un parfum, il faut lire le blanc  entre les lettres et aussi le blanc entre les mots …

En peinture, en ce moment je travaille beaucoup autour de formes circulaires, des mandalas, mais cela peut varier selon mon inspiration, le thème de ma démarche restant le même.

Quand je fais une série de photos sur un thème la photo raconte une histoire mais la frange de blanc entre deux instantanés est tout aussi importante parce qu’elle exprime la continuité entre les deux photos .

En ce qui me concerne, en photographie, J’aime photographier les fleurs car ce sont des objets de beauté et de méditation, chacune, par sa forme et sa couleur dégage une énergie particulière et apporte du bonheur à qui sait la regarder. j’aime  aussi saisir  l’instant présent quand il est dense avant qu’il ne s’évanouisse .  C’est un instant de grâce à partager tel quel.

J’aime aussi capter l’âme d’un lieu à travers les habitants bien sur, mais aussi à travers les signes  du passé en lien avec le présent qui racontent une histoire.

 

Verslecentre