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Suite du poème « débarcadère » Marseille de Jules Supervielle;

mardi, février 7th, 2012

Et la lune, est un singe échappé  au baluchon d’un marin

Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.

Marseille, écoute-moi, je t’en prie, sois attentive,

Je voudrais te prendre dans un coin, te parler en douceur,

reste un peu tranquille que nous nous regardions un peu

ô toi toujours en partance

Et qui ne peut t’en aller,

A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer.

Retour sur le vieux port de Marseille . Débarcadère : Un poème de Jules Supervielle.

lundi, février 6th, 2012

Un poème que j’aime et qui caractérise bien Marseille.

1927: Débarcadères

Jules Supervielle

Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche, ses coquillages et l’iode,

Et ses mâts en pleine ville qui disputent les passants,

Ses tranways avec leurs pattes de crustacés sont luisants d’eau marine,

Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore,

Leurs verres, leurs tasses et leur alcools,

Et cela fait un bruit de pieds et de chaises frétillantes.

Ici le soleil pense tout haut, c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation,

Et réjouit la gorge des femmes comme celle des torrents dans la montagne,

Il prend les nouveaux venus à partie, les bouscule un peu dans la rue,

Et les pousse sans un mot du côté des jolies filles….