L’autre soir, au cercle poétique : « Marseille »,débarcadères,1927, Jules Supervielle

marseille-ce-dimanche-de-fevrier-016.JPGOn ne peut pas parler de la Provence sans parler de Marseille.

L’autre soir, au cercle poétique, le thème de la soirée c’était le voyage.

Dans une ambiance feutrée, conviviale et très agréable, j’ai découvert et redécouvert de magnifiques poèmes sur ce thème.

Voici Marseille vue par le poète Jules Supervielle.

Marseille sortie de la mer, avec ses poissons de roche, ses coquillages et l’iode,

Et ses mats en pleine ville qui disputent les passants,

Ses tramways avec leurs pattes de crustacés luisants d’eau marine,

Le beau rendez-vous de vivants qui lèvent le bras comme pour se partager le ciel,

Et les cafés enfantent sur le trottoir hommes et femmes de maintenant avec leurs yeux de phosphore,

Leurs verres, leurs tasses, leurs seaux à glace et leurs alcools,

Et cela fait un bruit de chaises frétillantes.

Ici le soleil pense tout haut, c’est une grande lumière qui se mêle à la conversation…

Et la lune est un singe échappé au baluchon d’un marin

Qui vous regarde à travers les barreaux légers de la nuit.

Marseille, écoute-moi, je t’en prie, sois attentive,

je voudrais te prendre dans un coin, te parler avec douceur,

Reste donc un peu tranquille que nous nous regardions un peu

Ô toi toujours en partance

Et qui ne peut t’en aller,

A cause de toutes ces ancres qui te mordillent sous la mer.

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