Une des multiples facettes de la plilosophie des contes Zen que j’ai lu pendant le voyage.

Un moine Zen se disposait à parler sur la grand place du village. Il avait soigneusement rédigé son discours,et il s’apprêtait à le lire, quand un brusque coup de vent fit s’envoler toutes les feuilles dans les branches du citronnier. Pris au dépourvu, incapable de retrouver le fil de sa harangue, il dit :

 » Mes amis, voici en résumé, ce que je voulais vous exposer :

Quand j’ai faim, je mange, quand je suis fatigué, je dors !

_  Mais tout le monde ne fait -il pas comme vous, maître ?

_ Non pas tout le monde de la même façon !

_ Pourquoi,  maître ?

_ Quand les gens mangent, ils pensent à mille choses, quand ils s’endorment, ils pensent à leurs problèmes. Voilà pourquoi ils ne sont pas comme moi !  »

C’est une belle philosophie de vie qui me plait beaucoup, j’arrive parfois à être comme lui mais pas toujours…

Cependant cette philosophie comporte une faille. Maître, si l’instant que  vous être en train de vivre est insupportable que faites vous ? Vous vous délectez de l’instant et vous vous y complaisez ?

Allongée à plat dos,  cassé, brisée, paralysée, ne pouvant bouger que la main gauche, en proie à une souffrance indescriptible sans savoir si un jour je remarcherais, si je pourrais utiliser ce bras droit paralysé, faire des gestes quotidiens, manger, boire, me peigner, écrire, peindre…. Avec pour toute toile de fond le plafond.

Mon expérience de vie me permet d’y répondre.

Il y a trois solutions à ce problème qui consistent toutes à sortir de l’instant.

La première, non pas la plus facile, c’est partir, tout laisser tomber pour ne plus souffrir, mais c’est le souvenir de mes enfants que j’allais abandonner qui m’a gardée en vie .

La deuxième, se projeter dans l’avenir  et imaginer qu’à nouveau, je marcherais, me voir en train de poser un pied  devant l’autre, être debout  et avancer,  qu’à nouveau, je pourrais  faire la pince avec mon pouce et mon index et écrire encore et prendre mes enfants dans les bras, les voir grandir.

Se servir de son imagination pour sortir de la prison dans laquelle cet accident m’avait plongée.

La troisième, se projeter dans le passé et ne visionner que les bons moments.

Peut être que le maître y avait aussi pensé et que parmi tous les feuillets qui se sont envolés, la réponse au problème s’y trouvait.

J’ai choisi les deux dernières solutions, j’ai mis plusieurs mois avant de commencer à réapprendre à marcher  et encore plus pour écrire. Je ne regrette pas mes choix, j’ai eu le bonheur de voir grandir mes enfants et puis,  j’écris, je créé et je peins et je philosophe.

3 Responses to “Une des multiples facettes de la plilosophie des contes Zen que j’ai lu pendant le voyage.”

  1. arbrealettres dit :

    Belle leçon de vie et de philosophie… VECUE ((-:

  2. […] Publié dans carnet de voyage, Quelques Conseils | Modifier | 2 commentaires » […]

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